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Depuis les années 90, les réseaux 2G et 3G ont révolutionné le monde des communications mobiles en France, rendant possible la transmission de voix et de données à l’échelle nationale. Leur importance ne se limite pas seulement à la communication, mais touche également des domaines vitaux comme la sécurité. Par exemple, les systèmes de téléalarme des ascenseurs en dépendent étroitement, permettant une assistance immédiate aux usagers enfermés. Ce service est disponible 24 heures sur 24, soulignant son rôle crucial pour la sécurité des utilisateurs.
Cependant, l’avenir de ces réseaux est incertain. La fin de la 2G par Orange est programmée pour le 31 décembre 2025, avec la 3G qui suivra entre 2028 et 2029. Cette décision est motivée par la nécessité de libérer des fréquences pour les réseaux plus récents, 4G et 5G. Ce changement majeur oblige de nombreux systèmes de sécurité à s’adapter, un processus qui pourrait s’avérer coûteux en termes de mises à jour ou de remplacement des dispositifs actuels.
La modernisation des systèmes de téléalerte pour ascenseurs en France s’annonce comme un défi financier titanesque. D’après estimations de la Fédération des Ascenseurs, plus de 290 000 appareils nécessitent une mise à jour d’ici 2029, avec un coût pouvant osciller entre 1 500 et 3 000 euros par ascenseur. Les copropriétés, surtout celles avec plusieurs ascenseurs, pourraient ainsi voir leurs charges exploser, atteignant des centaines de milliers d’euros par bâtiment.
Ces coûts supplémentaires interviennent à une période déjà complexe pour les copropriétés, entre la hausse des coûts énergétiques et de nouvelles obligations environnementales. En outre, les frais d’abonnement aux nouveaux services basés sur la 4G ou 5G pourraient également monter en flèche, passant de 400 euros à près de 800 euros annuels.
Face à ce calendrier pressant, la Fédération des Ascenseurs plaide pour un report des échéances d’au moins deux ans. Leur argument : le temps manque pour réaliser les nombreuses interventions nécessaires. Cette demande n’est pas sans opposition, les opérateurs de télécommunication, représentés par la Fédération Française des Télécoms (FFT), soutiennent que la fin de la 2G et 3G est une avancée technologique inévitable. Romain Bonenfant, directeur général de la FFT, rappelle que la fin de la 2G est anticipée depuis longtemps, et qu’elle permettra d’améliorer la qualité des services de la 4G et 5G.
À cet égard, l’ARCEP, l’organisme régulateur, soutient cette modernisation, la considérant comme un moyen d’optimiser la consommation énergétique grâce aux nouvelles technologies.
La principale inquiétude de cette transition réside dans le risque de rendre de nombreux ascenseurs inopérants. En effet, la réglementation française stipule qu’un ascenseur sans système de téléalarme fonctionnel doit être immédiatement stoppé. Cette situation pourrait entraîner de graves perturbations, particulièrement pour les personnes à mobilité réduite.
Des pays comme les États-Unis et la Suisse ont amorcé cette transition, offrant toutefois plus de temps pour l’adaptation. En France, un délai similaire est réclamé pour éviter des impacts sociaux majeurs. Pendant ce temps, la Fédération des Ascenseurs exhorte à ce que les copropriétés disposent de suffisamment de temps pour anticiper ces coûts imprévus.
Outre les défis économiques, cette évolution technologique pose également des questions d’ordre social. De nombreux résidents, notamment les personnes âgées ou ayant des difficultés de mobilité, risquent de se trouver dans des situations complexes si les ascenseurs venaient à cesser de fonctionner. En France, plus de 10 % de la population rencontre des difficultés de mobilité, accentuant l’importance de ces équipements au quotidien.
La situation demeure tendue entre les aspirations des copropriétés et l’agenda des opérateurs télécoms, qui soulignent la nécessité de rester compétitifs face à des économies comme les États-Unis ou la Chine. Orange, Bouygues, SFR et Free maintiennent leur position, soutenant que les fréquences libérées par l’arrêt des anciens réseaux sont essentielles pour consolider l’offre en 5G.
La négociation reste ouverte entre la Fédération des Ascenseurs, l’ARCEP, et les opérateurs, mais il incombe aux copropriétés d’anticiper les évolutions à venir pour assurer la continuité du service.