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Michel Barnier : le nouvel espoir des entrepreneurs ?
Michel Barnier semble cocher toutes les cases du gendre parfait : diplomatie, consensus et apparence impeccable. Des attributs qui séduisent particulièrement les chefs d’entreprise, ravis depuis son arrivée au poste. En écartant d’emblée l’idée d’un gouvernement de gauche, il attire d’autant plus la sympathie patronale. Néanmoins, saura-t-il rassembler patrons et salariés, et réduire le fossé qui les sépare ? Ce n’est pas garanti, même pour cet ancien négociateur du Brexit.
Malgré les obstacles, cette expérience pourrait s’avérer bénéfique pour éviter de tomber dans les pièges d’une Assemblée divisée et quelque peu revancharde. Armé de solides principes et inspiré par une fibre sociale typiquement gaullienne, Barnier possède en lui la capacité de fédérer, y compris parmi les patrons, qui placent en lui l’espoir de redresser une France affaiblie par des mois de conflits politiques.
La dynamique post-électorale : une droite en essor, une gauche en déclin
Après les élections législatives, la tension est palpable. Le Nouveau Front Populaire, désormais première force politique du pays, suscite l’inquiétude parmi les patrons. Entre abrogation de la réforme des retraites, révision des services publics et soutien au pouvoir d’achat, c’est leur radicalité économique qui alarme véritablement les chefs d’entreprise.
En particulier, l’augmentation du SMIC à 1.600 euros net pose problème. Une hausse brutale de 14% serait difficile à absorber pour les petites entreprises, surtout celles de moins de 10 salariés qui représentent 84% des dépôts de bilan. Les dirigeants de PME redoutent une vague de faillites qui affaiblirait l’économie locale et renforcerait l’importation de produits étrangers. Il serait donc préférable de repenser la fiscalité, alléger les impôts de production et encourager l’innovation pour soutenir véritablement le pouvoir d’achat et la compétitivité française.
Une fiscalité à repenser de toute urgence
En matière fiscale, la France est déjà l’une des plus lourdes au monde pour les 10% les plus riches. Si certaines rentes doivent être réexaminées, un alourdissement général des impôts ne résoudra pas les problèmes accumulés au fil des décennies : dépenses publiques excessives, dette incontrôlée et engagements environnementaux non tenus. Le taux d’emploi en France étant inférieur à celui de l’Allemagne, il devient essentiel de réformer l’accès des jeunes au marché du travail et de maintenir les seniors en activité.
Pourquoi ne pas envisager des solutions innovantes comme la semaine de quatre jours ? Cette mesure pourrait encourager le développement des associations d’utilité publique. Taxer les entreprises avant même qu’elles ne soient rentables est une grave erreur, surtout en période de liquidations records. Poursuivre la baisse des impôts de production permettrait aux entreprises de prospérer avant d’être imposées.
Attention au pacte Dutreil qui, s’il est ratifié, pourrait conduire à la vente forcée des entreprises par des héritiers incapables de payer les impôts, avec pour conséquence l’acquisition de ces entreprises par des investisseurs étrangers à bas prix. Augmenter les taxes sur les ventes capitalistiques est envisageable, mais épargnons les transmissions intra-familiales pour éviter un tel scénario. Michel Barnier saura-t-il répondre aux attentes des patrons ? La suite au prochain épisode.
