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À proximité immédiate du Vieux-Port de Marseille, un archipel fascinant vous attend : les îles du Frioul.
Reliée administrativement au 7e arrondissement de la cité phocéenne, cette terre méditerranéenne regorge de trésors pour ceux qui souhaitent l’explorer. Ce petit paradis est composé de quatre îles principales : Pomègues, Ratonneau, If et Tiboulen, offrant ainsi un dépaysement total à moins de 4 km des côtes.
Le terme « Frioul » ne fait pas référence à la région italienne éponyme. Il dérive en réalité du provençal « Frieu », qui désigne le bras de mer séparant deux îles. Au fil du temps, ce mot a fini par désigner l’ensemble de l’archipel. Jusqu’en 1921, il s’écrivait plutôt « Friou » – une subtilité orthographique pour les puristes.
Dès le règne d’Henri IV, les stratèges militaires ont identifié l’importance de fortifier ces îles pour protéger Marseille. Vauban, l’architecte militaire sous Louis XIV, a renforcé les défenses de l’archipel. Les fortifications ont évolué à travers les siècles, atteignant leur apogée sous la Troisième République. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les îles, occupées par les Allemands, ont subi d’intenses bombardements alliés.
Le Frioul a également joué un rôle crucial lors de périodes sombres de l’histoire marseillaise. Pendant la grande peste de 1720, les îles ont servi de zone de quarantaine. Plus tard, elles furent un refuge pour des populations déplacées : réfugiés arméniens dans les années 1920, puis Alsaciens, Lorrains et Allemands internés pendant la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, le Frioul forme un quartier insolite de Marseille. Sans aucune voiture en vue, environ une centaine de résidents vivent à l’année, affrontant l’isolement et le manque de services publics. Le port de plaisance, avec ses 600 anneaux, représente le cœur vibrant de cette petite communauté insulaire.
Le Frioul est un véritable sanctuaire pour la nature méditerranéenne. Les ornithologues y affluent pour observer diverses espèces d’oiseaux marins, notamment le mythique puffin de Méditerranée. Sur terre, lapins et rats noirs cohabitent avec une flore exceptionnelle. Pas moins de 13 espèces végétales protégées prospèrent sur ces terres arides, illustrant la richesse du littoral provençal.
Conscients de ce patrimoine naturel unique, les autorités ont intégré le Frioul au réseau Natura 2000 et au Parc National des Calanques. Ces labels visent à concilier activités humaines et protection de l’environnement, un défi majeur à l’heure du tourisme de masse.
Qui aurait cru que le sommet du Fort de Pomègues abriterait un pylône de 66 mètres, véritable tour de Babel des télécommunications modernes ? Télévision numérique, radio FM : les ondes du continent passent par ce point stratégique avant d’arroser Marseille et ses environs.
L’esprit frondeur marseillais a parfois soufflé jusqu’au Frioul. Deux tentatives de « micronations » ont vu le jour : la République libre du Frioul (1997-2001) et sa successeure, la République du Frioul (depuis 2011). Si ces initiatives restent largement symboliques, elles témoignent de l’attachement des insulaires à leur petit coin de paradis.
Le Frioul attire chaque année des milliers de visiteurs en quête de dépaysement. Randonneurs, baigneurs et amateurs de sports nautiques y trouvent leur bonheur. Mais l’attraction phare demeure le Château d’If, rendu mondialement célèbre par Alexandre Dumas et son Comte de Monte-Cristo. Cette forteresse du XVIe siècle, perchée sur son rocher, continue de faire rêver petits et grands.
Les îles du Frioul offrent une parenthèse magique à deux pas de l’effervescence marseillaise. Entre nature préservée, vestiges historiques et panoramas à couper le souffle, elles promettent une escapade inoubliable. Alors, prêts à larguer les amarres pour ce joyau de la Méditerranée ?